Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/213

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filage. Voilà ce que les Martin d’Oyse n’auraient jamais fait.

— Évidemment, dit Cécile.

Un regard là-bas attira le sien, à ce mot, et elle vit les prunelles pâles de Fanchette attachées à elle avec une étrange fixité. Elle ne put s’empêcher de lui demander :

— Qu’y a-t-il donc, Fanchette ?

— Moi, dit Fanchette, sévèrement, si j’étais mariée je ne trahirais pas ma nouvelle famille, eût-elle des idées fausses. Je défendrais ses idées.

— Mais, Fanchette, je ne peux pas défendre les idées préhistoriques de mes beaux-parents !

— Nous n’avons pas leurs idées, c’est entendu, prononça Fanchette lentement, rêveusement, mais c’est peut-être que nous ne pouvons pas les avoir. Ils comprennent nos idées pratiques et ils les rejettent après examen, tandis que les leurs sont pour nous de l’hébreu. Ils savent fort bien ce que ce serait de jouir dans tout le château d’une température douce et égale, et ils choisissent pourtant les feux de bois devant lesquels on se rôtit, pour être ensuite glacé à l’autre bout de la chambre. Ils savent également pourquoi ils choisissent le moins commode.