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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/214

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Nous autres, nous n’arrivons pas à le saisir. Un sens nous manque. La jouissance qu’ils éprouvent à une harmonie totale des choses nous échappe. Le charme de la vie est là pour eux. Nous le mettons dans le confort. Or, tout le monde avec ses sens peut comprendre le confort, mais non pas la jouissance de l’harmonie des choses. Nous sommes donc incapables de juger les Martin d’Oyse.

— Bon ! voilà qu’elle parle comme Chouchou maintenant, dit Cécile stupéfiée.

— Nous avons la supériorité de nos capitaux, continua Fanchette. Et elle est immense. Mais pourtant les Martin d’Oyse nous intimident. Quand ils sont loin, toi Samuel, tu dis : « Ces pauvres Martin d’Oyse », mais devant eux, à ton insu, tu baisses le ton.

— Nous les respectons beaucoup, dit Frédéric.

— Ils nous dépassent, déclara Fanchette hardiment.

Les deux Alibert indignés s’écrièrent ensemble :

— Oh ! Fanchette !

Mais ils ne protestèrent pas davantage, ayant égard au chagrin d’amour de la petite sœur qui l’aveuglait.