Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/228

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— N’essayez pas de les comprendre, fit durement Élie.

Cécile sentait son bonheur conjugal enjeu et prenait peur. Elle était de ces femmes qui, aux heures de crises, mettent en balance, froidement, leur orgueil et leur bonheur, et délibérément jettent par-dessus bord celui-là pour sauver ce qui leur est le plus doux. Cécile n’entendait pas se passer de l’amour d’Élie. Il lui était nécessaire.

Élie murmurait :

— On ne devrait jamais épouser une femme qui…

Elle l’arrêta. Son instinct lui dictait de ne plus controverser. De force, elle s’approcha plus près d’Élie, elle se fit humble et caressante. Si loin de se sentir coupable, elle prononça pourtant, puérilement :

— Je te demande pardon, pardonne-moi, pardonne-moi.

Il se souleva, vit penchée cette tête chérie, aperçut cette chevelure d’or qui lui semblait toujours née d’un conte de fée. Sa colère s’évapora. Il saisit sa femme, la regarda silencieusement. Cécile comprit qu’elle l’avait vaincu et lui jeta les bras autour du cou.