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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/232

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— Madame, avouez que mes frères vous font de la peine.

Dans un sursaut d’étonnement, madame Martin d’Oyse leva les yeux sur cette grande écolière insaisissable qui semblait ne penser jamais qu’à ses livres de physique, à ses succès d’études, et se tenir pour le reste en dehors de tout le monde. Cette phrase était tellement inattendue que la châtelaine demeura interdite

— Je sens bien, madame, que mes frères sont en faute envers vous. J’ai entendu monsieur Martin d’Oyse exprimer ses craintes de voir dénaturer la physionomie du château. Il me semble que j’ai compris. Mes frères. non. Ils ont pensé bien faire en se montrant impérieux. Ils croient tout savoir parce qu’ils sont riches. Ils ne peuvent pas saisir la moitié de vos idées dont ils ne tiennent pas compte. Moi, madame, j’ai un grand chagrin en voyant votre salon dans cet état. Quand Philippe reviendra et qu’il trouvera tant de changement au château et vos belles cheminées éteintes, je voudrais qu’il sût que moi aussi j’en ai été triste et que j’ai donné tort à mes frères.

— Ma chère petite, dit madame Martin