Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/255

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— Oh ! ce n’est rien, cela !

On les pria à dîner avec leur sœur pour qu’ils ne quittassent point Chouchou, et à table on plaça l’aviateur près de Fanchette, parce que, selon madame Martin d’Oyse, leur âge les rapprochait. Une émotion délicieuse régnait. Tout le monde était uni. Les Alibert aimaient ce rôle de bienfaiteurs. Ils s’y épanouissaient. La reconnaissance des Martin d’Oyse était un encens pour leurs narines, et plus ils les comblaient, plus ils s’attachaient à eux, cordialement. On n’avait ni réticences, ni arrière-pensées, ni doutes : rien qu’une affectueuse confiance, une réciproque et complète amitié. Ce furent des heures inoubliables.

Chouchou parlait de ses vols. Ceux qu’il venait de faire dans le Jura, sur son biplan léger, avaient été hasardeux, mais aussi magnifiques. En face de lui, Samuel Alibert, la tête levée, son nez court palpitant, la fourchette à la main, s’arrêtait de manger pour l’écouter : mais au fond, ce n’était pas à l’intention de Samuel que Chouchou racontait ces choses, Fanchette était près de lui toute frissonnante, et un plaisir divin excitait le jeune homme à angoisser par ces sou-