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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/256

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venirs cette enfant aimante. D’ailleurs le vent était aux Alibert. Ce soir ils apparaissaient dans le rayonnement de leur munificence. On en était engoué. L’incompréhension mutuelle des deux familles, que tout séparait, paraissait d’une subtilité presque ridicule. Après tout, qu’importe que deux spécimens d’humanité diffèrent, si l’essence humaine est de même qualité en eux. Les Alibert étaient dignes des Martin d’Oyse, et au delà, peut-être ! Comme Chouchou jugeait aujourd’hui puériles, artificielles même, les distinctions qu’il avait établies, cet été, entre cette exquise Fanchette et lui ! Son cœur fondait près d’elle. Il fut ressaisi d’une passion qu’aiguisait encore son remords de l’avoir fait souffrir. Pendant une conversation générale, il put lui murmurera l’oreille :

— Plus que jamais ! Fanchette, plus que jamais… Pardonnez-moi…

Les yeux de gemme glacée l’interrogèrent longuement, et elle répondit sans qu’une ligne de son visage bougeât :

— Moi aussi, plus que jamais…

Mais de toute la soirée on ne leur laissa pas le loisir d’en dire davantage.

À onze heures, Chouchou, très las, se