Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/260

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frère. Philippe se redressa, l’entoura de ses bras. Élie continua :

— Ah ! mon petit, si tu savais comme je l’aimais. Nous avons été, toi et moi, hantés par le roman merveilleux de nos parents. J’ai cru le revivre. Cécile me possédait si complètement ! Ses cheveux… sa peau lumineuse, ah !… Et cette vie positive et ardente, cette flambée ! Ne ris pas, Philippe : j’aurais voulu mourir pour elle. Je rêvais d’être, à cinquante ans, aussi émerveillé devant elle que notre père l’est encore devant maman. Ah ! oui, le roman de nos parents, il est loin. Cécile n’a de joie qu’avec ses cousins. Elle ne descend plus de là-haut. Elle a trouvé le bonheur, enfin ! Et si tu voyais son sourire quand j’exprime une pensée ! Chouchou, mon petit, je t’en prie, n’épouse pas une Alibert. Je ne veux pas que tu souffres ce que j’endure. Il faut se comprendre étroitement dans le mariage. Va-t’en, oublie Fanchette.

— Ce n’est pas possible, Élie. Et puis, tu sais, mon vieux, nous devons nous tromper : la vie doit être plus simple que cela. Il doit falloir écouter la nature, la bonne nature qui nous donne un attrait vers