Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/266

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était là. Les bambrocheuses adoraient qu’on fût ainsi sur leur dos pour examiner leur rapidité à rattacher le fil qui se casse, à remplacer la bobine remplie. C’était non seulement une excitation au travail, mais un sujet d’admirer les patrons riches. Elles ne parlaient entre elles que de M. Sam et de M. Freddy. Comme on approchait de l’anniversaire de leur arrivée à la filature, il y eut entre elles et les contremaîtres des conciliabules. On complotait. Marthe, de droite et de gauche, entendit des mots de cotisation, de manifestation. Mais elle touchait de trop près aux dieux nouveaux. On ne lui livra pas le secret.

Cependant la question de la maison hantait ses jours et ses nuits. Autrefois elle s’en fût ouverte très simplement à M. Xavier. Maintenant, on ne le voyait plus jamais seul à son cabinet ; l’intimité, la confiance n’étaient plus au même degré. Puis il lui semblait qu’avec ces dames elle s’entendrait mieux. Elle résolut donc de monter aux Verdelettes sous prétexte d’apporter des fleurs du bord de l’eau à madame Élie, qu’on disait souffrante.

— Ces messieurs me permettent de laisser un moment ma machine ? demanda-t-elle un jour.