Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/267

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Elle ajouta qu’elle n’en avait que pour « deux petites heures ». Sam et Freddy s’étonnèrent de lui voir prendre un peu de liberté et répondirent d’un sourire et d’un geste d’acquiescement : on ne pouvait rien refuser à une pareille secrétaire.

Ce printemps-là, on n’avait pas vu monsieur et madame Elie courir les routes à cheval. Madame Élie ne sortait plus. Un fait nouveau changeait tout au château depuis six mois. Un enfant allait naître. Marthe le savait et ne voyait dans l’événement qu’une certitude plus complète de trouver aux Verdelettes l’infatigable madame Élie, retenue maintenant sur sa chaise longue. Tout au plus y découvrait-elle en même temps un sujet de joie pour les Martin d’Oyse. Le grand bouleversement moral et la foi nouvelle qu’apportait dans le jeune ménage cet enfant désiré, Marthe Natier ne pouvait le concevoir.

La blonde Cécile, toujours coquette, charmante et vivante, accueillit Marthe avec le plaisir d’une solitaire et d’une recluse qui voit arriver une visite. Elle reçut à pleins bras la gerbe de narcisses, pour lesquels au bord de la rivière Marthe avait mouillé sa bottine, et lui dit là-dessus mille gentillesses.