Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/29

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— Tu veux un bain, mon chéri ?

— Non, dit Chouchou froidement, un tub me suffira. Mais je veux autre chose.

À ce moment, M. Martin d’Oyse arrivait, portant un grand châle blanc dont il enveloppa sa chère Élisabeth, car la nuit venait et tout le monde frissonnait plus ou moins dans le froid humide du soir.

— Ce que je voudrais, poursuivit Chouchou, c’est coucher cette nuit dans la chambre de Henri IV.

Un murmure étouffé courut de bouche en bouche. M. Martin d’Oyse, atterré, proféra :

« La chambre de Henri IV ! »

On était certes habitué aux fantaisies de Philippe, toujours curieux de sensations nouvelles et demandant sans cesse à l’existence de lui révéler des émotions inconnues qu’il changeait aussitôt, d’un coup de plume, en vers charmants. Néanmoins, ce soir, il parut à tous que l’enfant gâté outrepassait un peu ses droits.

— Mon chéri, dit tendrement madame Martin d’Oyse, dont le ton suppliant contrastait avec la naturelle autorité, le jour où tu te marieras tu coucheras dans cette chambre, comme tous.