Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/306

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Le grand-père Boniface répondit d’un air vexé :

— Oh ! oh !

On le fit monter en auto pour le conduire aux Verdelettes. Mais en passant devant l’usine, il exprima le désir de s’y arrêter. Là il donna l’impression d’être chez lui. D’ailleurs il avait personnellement mis dans l’affaire un joli chiffre sous le nom des frères Alibert. Au bureau, il serra la main de M. Martin d’Oyse. Tous deux se toisèrent imperceptiblement, comme deux chefs qui se mesurent. Il y avait quelque chose de royal dans le port du vieux paysan qui par son génie avait mis debout une race. Rien ne lui avait résisté. De la Fortune il avait fait ce qu’il avait voulu. Il se jouait encore avec l’argent comme un virtuose. Depuis le jour où il avait inauguré la vente colossale des porcs assemblés de la Brie, de la Beauce, du Velay, du Vexin, de la Sologne, du Vermandois, depuis le trust des cochons jusqu’à ses commandites énormes à la minoterie de son fils aîné, à la filature Martin d’Oyse, il avait inlassablement passé son temps à semer l’argent qui rendait au centuple. L’habitude de réussir toujours est une grande supério-