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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/307

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rité. Il avait l’autorité morale que donne le succès. D’autre part, son existence apparaissait claire, sans une tache. Pas une affaire louche, pas une combinaison inavouable, pas une spéculation criminelle dans son commerce avec l’argent. Il avait enrichi bien des gens. On ne connaissait pas de cadavres dans sa vie. Lui aussi était un homme de bien, et payait sa dîme à la charité. On parlait encore à Paris de son don de cinq cent mille francs pour les bains-douches des ouvriers de banlieue.

M. Martin d’Oyse, qui représentait un autre monde et une race différemment formée, appréciait dans le vieillard des facultés qui lui demeuraient toujours inaccessibles, m’admirait et l’estimait. On parla de Samuel et de Frédéric ; le grand-papa Boniface les regarda orgueilleusement. Si beaux gaillards qu’ils fussent, il les dépassait un peu pour la taille. Il mit une main sur l’épaule de chacun d’eux et répéta, pour M. Martin d’Oyse, son jugement favori :

— Ce sont deux lapins.

Le gentilhomme sourit et tourna un compliment sur l’intelligence merveilleuse de ses jeunes associes. Puis on visita l’usine.