Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/326

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Silencieusement, les Alibert étaient venus se ranger près des parents avec Cécile et Elle. Le chauffeur et le valet de chambre dirigés par l’infirmière soulevèrent le brancard, et tout le monde vit apparaître la longue statue blanche, la statue brisée de Chouchou, enveloppée d’ouate et de bandelettes, et inerte entre les bras des porteurs.

Et aussitôt les yeux du blessé, ses yeux qui seuls étaient libres, bougèrent et cherchèrent ceux de Fanchette. Elle était là ! Il l’avait revue ! Ils ne se sourirent pas, mais tout le soleil et le diamant de leur amour passèrent dans leur grave regard. Et Fanchette nota qu’il l’avait cherchée avant sa mère. Celle-ci ne vint qu’en second, et à elle il sourit en disant :

— Ce n’est rien, je vous assure.

Elle s’effondra devant lui :

— Mon pauvre petit !

Les Alibert, d’un mot, expédièrent les deux hommes pour se charger eux-mêmes du brancard. Ce furent eux qui portèrent Philippe, d’un pas doux et félin, au bout de leurs bras forts, par l’escalier de pierre, jusqu’à son lit où ils le déposèrent en soutenant son corps