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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/327

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de leurs quatre mains fermes. Elle sanglotait dans un coin de la chambre. Il était le plus nerveux, incapable de rendre service. Sa femme dut s’employer à le calmer. Fanchette, farouche et discrète, se tenait près de la porte sans oser avancer. Les parents seuls s’approchèrent du lit ; la mère se repaissait de ce visage intact, sauvé de la mort. Elle répétait :

— Mon pauvre petit…

Mais Chouchou, qui paraissait ce soir un chevalier de neige sous son casque blanc de linges et de gazes, appela tout d’un coup :

— Fanchette ? Où est Fanchette ?

Alors elle accourut sans se soucier des autres, et elle s’agenouilla au chevet pour pouvoir s’entendre mieux avec lui. Puisqu’il l’appelait, elle voulait bien mettre en spectacle son amour devant l’univers. Et il contempla dans une béatitude sans nom, les tendres lèvres qui dessinaient comme un baiser en murmurant :

— Chouchou !

Il lui dit à voix basse :

— Quand je suis tombé, je vous ai vue devant moi, comme je vous vois, et j’ai regretté, oh ! j’ai regretté la vie ! Mon appa-