Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/329

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laient déjà sur la route de Rodan pour ramener un chirurgien. Sans émotion déprimante, à froid, ils s’incorporaient le malheur des autres, adoptaient leur chagrin, s’oubliaient parfaitement pour se consacrer à terrasser leur épreuve. Et ils s’y adonnaient comme à une entreprise d’affaires, en raisonnant tout sans qu’on vît le moindre jeu de leurs nerfs. Ils ramenèrent avant la nuit une célébrité de la ville. Pendant la consultation, M. Martin d’Oyse, le cœur débordant, leur étreignit les mains :

— Vous êtes d’admirables amis. On ne mesurera jamais votre bonté.

— Oh ! ce n’est rien, cela ! dirent-ils en riant.

Le chirurgien n’approuvait pas beaucoup le transfert du blessé dans une maison particulière. Mais Philippe protesta si douloureusement quand il parla d’une clinique de Rodan, qu’il n’insista pas. Sam et Freddy ajoutèrent :

— S’il faut une salle d’opération, on en improvisera une dans la chambre voisine.

Les Martin d’Oyse les regardaient avec adoration. Jamais les Alibert n’avaient été à ce point les dieux nouveaux. Ils apparais-