Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/47

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devant ce coup du sort ? Que pouvions-nous faire ?

— Eh bien, on se remue, on s’agite. Tenez, un autre aurait pensé à se tourner vers grand-papa Boniface. Vous ne savez pas ce qu’il est riche, mon grand-père, vous n’en avez pas idée. Vous parliez tout à l’heure de huit cent mille francs pour remettre la filature d’aplomb. Eh bien, huit cent mille francs, pour grand-papa Boniface, je vous jure que ce n’est rien, Élie. Peut-être les a-t-il en argent liquide à même son coffre-fort…

— Cécile, dit le jeune homme qui devint sombre, j’ai déjà englouti une partie de votre dot dans l’achat des cardeuses qui auraient dû augmenter sensiblement notre production de fil, qui l’auraient fait sans le défaut de la machine à vapeur. Je ne veux pas retourner à un argent de la même origine pour le jeter encore à ce Moloch. Non, non, pas de compromission, pas de lâches essais : l’amputation ! Qu’on nous arrache l’usine ! Tant pis. C’est l’aveu public de la défaite, c’est proclamer dans toute la vallée et jusque devant Taverny qui nous donne là le coup de grâce, que nous n’avons pas réussi. Eh bien, on boira le calice. Nous sommes vaincus.