Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/51

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monsieur Martin d’Oyse, qui m’attend impatiemment pour diriger sa filature.

Avec son bon sens aiguisé, Marthe pénétrait le bonhomme et ne riait plus. L’idée que les destinées de l’usine qu’elle aimait seraient confiées à cet être falot, lui donnait le frisson. Il lui restait l’espoir qu’il ne serait pas agréé par ces messieurs. Ces messieurs se trouvaient dans leur cabinet, de l’autre côté du vestibule. Elle leur amena M. Senlis.

— Veuillez vous asseoir, monsieur, dit, avec son éternelle déférence envers le genre humain, M. Martin d’Oyse.

Le visiteur, flatté, en prit de l’assurance et se mit à débiter sa propre présentation. Il avait voyagé pour les porte-cigares et, après de mauvais procédés, sa maison l’avait remercié, bien qu’en trois ans il n’eut pas économisé quatre sous dans cette affaire. Il avait ensuite acheté une charge de commissionnaire en grains. Mais on l’avait trompé sur l’importance du chiffre des transactions. L’entreprise périclitait de mois en mois. Il avait du la céder pour un morceau de pain.

— Et la filature ? Connaissez-vous la filature ? interrogea Élie.