Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Non, il ne connaissait pas la filature à proprement parler, mais le tissage. Après tout, c’était encore le coton. Là-dessus, ces messieurs ne se récrièrent pas, comme on aurait pu s’y attendre. À la vérité, le petit M. Senlis ne leur apparaissait pas comme un être puissamment doué qui allait par sa seule présence donner des tonnes de fil au bout de l’année. Mais, affolés par le train de dépenses qui les emportait malgré eux et que ne pouvaient servir leurs moyens épuisés, ils voyaient dans la médiocrité même du bonhomme une garantie. Bâti de la sorte, il représentait point pour point le directeur au rabais, une « occasion » dont il fallait profiter tout de suite, cette acquisition devant faire partie d’un ensemble de mesures restrictives devenues inévitables. Le père et le fils, dans cet instant, gardaient comme unique point de vue les huit mille francs annuels qu’il s’agissait de récupérer sur la tête de ce personnage.

Avez-vous quelque habitude au moins des machines ? Il faudrait pouvoir contrôler la vitesse des bancs à broches, des dévidoirs, objecta cependant M. Martin d’Oyse.

— Je m’y mettrai, monsieur, je m’y