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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/53

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mettrai, ne craignez rien, disait, en étendant le bras comme pour un serment, le pauvre homme qui ne cachait même pas son envie d’être accepté.

— L’essentiel, ajouta Élie, sera la surveillance des ouvriers. Il s’agit d’avoir son personnel bien en main, d’établir une harmonie entre le matériel mécanique et l’activité humaine en vue d’obtenir le maximum de rendement.

À cette idée du matériel humain dont la technique l’embarrassait beaucoup moins que celle de l’autre, le vieux raté eut dans son œil myope un éclair néronien. Il étendit de nouveau le bras :

— Vous pouvez compter sur moi, dit-il simplement.

Alors il y eut un silence. Assis chacun à leur table de travail, les deux juges se sentaient arrivés à l’instant décisif du marché. Ce fut le père qui, par une bravade instinctive où il y avait du chevaleresque à vrai dire, car il avait voulu ôter à Élie le souci de cette phrase, prononça le premier :

— Et… pour les appointements, monsieur ?

Le bonhomme haleta une seconde, ses prunelles virèrent de tous côtés, ses lèvres