Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/55

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d’Oyse virent arriver l’un de leurs voisins filateur également, qui s’avançait d’un air de condoléance, chapeau bas, tête penchée, main tendue.

— Eh bien, mes pauvres amis, dit-il tout bas à Élie, et ce procès ?

— Bast ! je le crois perdu d’avance, répondit Élie légèrement.

Ah ! fît l’autre, en se composant un visage consterné, c’est écrasant, c’est écrasant. II paraît que Taverny vous demande une indemnité ruineuse ?

— Nous verrons ce que le tribunal en rabattra, dit Élie.

— Figurez-vous, reprit le voisin compatissant, que je ne savais rien. Il a fallu que, revenant ce matin du Havre avec plusieurs filateurs de la vallée, nous nous missions à causer de vous pour que je fusse au courant de cette malencontreuse affaire. Enfin vous pouvez être certain que toutes les sympathies vont à vous ; on vous plaint énormément.

— On est trop aimable, dit Élie.

M. Martin d’Oyse présenta son nouveau directeur. Le voisin le toisa, le jaugea, flaira le « rabais » et, par une association d’idées toute naturelle :