Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/62

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Marthe, d’un air sévère, la secoua rudement par le bord de son caraco.

— Qui a dit cela ? demanda M. Martin d’Oyse.

— Oh… on en cause chez Taverny, où mes belles-sœurs sont tisseuses.

Marthe observa M. Xavier. Il souriait toujours, mais il avait pâli.

— Madame, vous êtes une grosse bête, dit Marthe frémissante. Est-ce qu’une usine comme celle-ci peut fermer ?

Les milliers de bobines pleines s’entassaient dans des corbeilles que des fillettes roulaient sur des rails jusqu’à l’atelier des dévidoirs. Là aussi, faute de fil, beaucoup de métiers avaient dû s’arrêter. Seuls la moitié des dévidoirs marchaient. Ils tendaient au-dessus des bobines leurs longs bras où le fil s’enroulait en écheveau. C’était la dernière phase des transformations de la houppette blanche. M. Martin d’Oyse jeta un long regard sur cet atelier qui prenait un air morne. Il eut l’impression que l’usine mourait vraiment. Il laissa Élie expliquer le travail à M. Senlis et sortit dans la cour. Marthe le suivit.

— Mon enfant, lui dit-il, si le personnel