Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Ils sont fort séduisants, reprit le gentilhomme.

Des rafraîchissements étaient préparés. Le valet de chambre les passa sur un plateau. Samuel avala deux verres de Porto et dit :

— Vous voulez que nous causions, monsieur ?

Ces dames prirent leur broderie et gagnèrent une des fenêtres ouvertes sur le parc, près de laquelle, sans rien dire, elles se mirent à tirer l’aiguille. À l’autre extrémité du grand salon, M. Martin d’Oyse, assis près des fils Alibert, commença :

— Messieurs, je ne veux pas déguiser sous les apparences d’une offre avantageuse l’appel que je lance vers vous. Voici la vérité toute nue : Nous sommes dans une situation critique. Nous venons de perdre un procès ruineux ; des inconvénients dans le matériel arrêtent constamment la production du fil ; le personnel apporte au travail de la mauvaise volonté, comme il arrive chaque fois que, dans une industrie, le vent tourne à l’orage ; enfin la banque locale qui nous crédite, ne se sentant plus suffisamment de couverture, menace de refuser avant peu notre papier. Vous voyez, messieurs, que