Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/98

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mou s’efforça encore à plus d’impassibilité et d’indifférence.

— Vous avez trop d’imagination, Cécile, dit-il sèchement.

Mais elle, plantureuse et fraîche dans ce chemin vert qui semblait créé pour faire le complémentaire de sa peau rose, ne se laissait pas rebuter par ce qu’elle appelait « une des originalités de Chouchou ».

— Oh ! vous savez, je ne suis pas curieuse. Et si je devine bien des choses, ce n’est pas ma faute : je vois malgré moi dans le cœur des gens. Je suis faite ainsi. Et de plus, Chouchou, les chagrins d’amour des autres me font une peine ! une peine !… Aussi je ne vous demande aucune confidence, petit beau-frère, mais le jour où vous voudrez que j’intervienne en votre faveur, venez me trouver : vous pouvez compter sur moi.

Sa gentillesse de bonne fille finit par attendrir Philippe. Il se dérida et la remercia en balbutiant. Il se demandait aussi ce qu’elle savait au juste et si elle ne se vantait pas un peu quant à ses dons de pythonisse. Mais là-dessus elle lui toucha le bras vivement :

— Écoutez, voilà l’auto.