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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/113

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Il s’agissait d’une pièce qu’elle présumait être dans le dossier Alembert et dont elle demandait la communication. En mouvements brefs, sûre d’elle-même, avec cette aisance que procure aux femmes la conscience de tenir un rôle social, elle fouillait les papiers que lui avait transmis, quelques jours auparavant, l’avoué de sa cliente. Enfin elle trouva ce qu’elle cherchait un certificat médical constatant que le jeune Alembert, d’une santé délicate, requérait les soins assidus de sa mère. Henriette comptait tirer grand effet de cette pièce ; mais elle avait appris par madame Marty que, de son côté, le père avait consulté pour l’enfant, lors d’une visite de quinzaine. Ce devait être en vue d’obtenir un certificat contraire : maître Fabrezan ne possédait-il pas ce document.

Et maître Fabrezan, un coude sur son bureau, la main dans ses favoris, écoutait avec une complaisance souriante cette petite femme active, prévoyante, sachant si profondément déjà son métier. Et il fut bientôt captivé, ne considéra plus en elle que l’avocat, son adversaire.

— Eh ! oui, chère madame ; vous avez deviné ; j’ai ce certificat et je vais vous en laisser prendre copie, à condition toutefois que vous veuillez bien me donner connaissance du vôtre.

Il feuilleta quelques documents dans une chemise, en retira un papier timbré, et tous deux, gravement, échangèrent les pièces par-dessus le