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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/128

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II

Henriette Vélines menait bravement sa double existence d’avocate mariée, et, dans l’appartement de la place Dauphine, les loisirs étaient brefs.

Levée à sept heures, avec une ponctualité de religieuse, elle inaugurait sa matinée par l’inspection de sa maison, qu’avec une coquetterie d’intellectuelle bien équilibrée elle surveillait dans les moindres détails. Son mari, qui s’éprenait chaque jour davantage de cette merveilleuse nature de femme, admirait en elle l’harmonie de ses facultés diverses, cette aisance avec laquelle, tranquillement, elle passait du cabinet de travail à l’office, de ses dossiers à son livre de comptes. Il souriait à la voir alerte, en peignoir, ouvrir les buffets, vérifier les provisions, distribuer à la