Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/158

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et-vient, cadencé, régulier, qui avait l’ampleur même de la salle.

— Ah ! chère amie, vous voilà enfin ! dit une voix très douce auprès d’elle ; comment va votre mari ?

Et elle reconnut madame Martinal qui s’avançait, en robe, pour lui souhaiter la bienvenue. Henriette fît ce mensonge véniel :

— Oh ! j’entre en passant, pour serrer la main aux amis. Quoi de nouveau dans le Palais ?

— Toujours des potins… Mais, venez vous asseoir-là ! dit la veuve, en l’entraînant vers l’un des rangs de stalles qui garnissent les murs.

L’intérêt d’Henriette s’allumait. Elle ne résista pas. Madame Martinal commença :

— Il y a d’abord l’histoire des Clémentin. Les pauvres gens ont bien des ennuis. Dans une descente de justice à Ménilmontant, on a découvert le cabinet… Vous savez, ce cabinet légendaire où Clémentin aurait reçu des apaches, et dont on causait sans trop y croire ? Eh bien ! il existait, et l’on a déniché là quelque chose de bien curieux. Imaginez que Clémentin avait fondé une association, une sorte d’assurance : on lui payait un petit abonnement, moyennant quoi, s’il vous arrivait malheur, certaine nuit, au sujet d’un passant attardé, il vous défendait gratis et de la belle manière. Vous voyez cela, n’est-ce pas ? une garantie contre les conséquences du « surinage », l’avocat à forfait pour toutes les circons-