Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/168

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— Oh ! du courage, j’en avais pour quatre autrefois, mais je crois bien que ma provision s’épuise.

Elle souriait encore, mais si tristement que le cœur d’Henriette se serra, tandis que l’image d’Isabelle Géronce, ensorcelant Maurice Servais, là-bas, à la porte des référés, lui revenait en mémoire. Et l’aventure était bien simple de Maurice si jeune, Maurice un peu égaré dans l’interminable labyrinthe des fiançailles à travers lequel le conduisait son amie, sans que le mariage apparût jamais à l’horizon, Maurice rencontrant la grande séduction, Maurice tenté et n’ayant pour se défendre que le souvenir des tendres sourires dont le favorisait Louise. Et. dans la crainte que sa jeune confrère ne s’en alla tout droit à la salle des Pas-Perdus et ne fût témoin du colloque qui l’aurait déchirée, Henriette la retint quelques minutes encore.

André, un peu inquiet de cette sortie imprévue, guettait Henriette à la fenêtre du petit salon blanc. Elle arriva toute vibrante, une flamme aux joues, reconquise par le Palais, incapable de cacher sa fièvre. Elle enveloppait son mari de caresses, lui demandait pardon de sa fugue, entremêlait ses excuses du récit des potins entendus.

Vélines la considérait avec une mélancolie soudaine. Puis, quand le bavardage fit trêve :