Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/187

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de celui-ci n’en souffre nullement. Au surplus, il y va de la santé de l’enfant. L’externat même expose l’élève de faible complexion à toutes les intempéries, à la contagion de toutes les maladies du jeune âge. Or je vous lirai tout à l’heure le certificat médical, résultant d’un examen rationnel de l’enfant, signé du médecin de la famille ; retenez bien ce point, messieurs, signé du médecin de la famille, et non d’un médecin de hasard… Aussitôt Fabrezan se levait, couvrant de sa basse puissante la voix d’Henriette :

— Pardon, monsieur le président. Je voudrais que vous fissiez remarquer à ma jeune adversaire que la parole d’un médecin de hasard a cent fois plus de poids en l’occurrence, et que mon certificat médical annule parfaitement le sien.

Et l’altercation continua quelques minutes. L’ancien et la débutante se chicanèrent sur cette pointe d’aiguille : la valeur respective de ces deux certificats contraires. Et ils formaient un tableau unique, lui, maître de l’Ordre, majestueux, hautain, sentant le vieux parlement du xviie siècle, elle, gracieuse, se cheveux blonds un peu fous, une flamme aux joues, disputant pied à pied, incarnation de la femme moderne. Le président dut intervenir :

— Maître Fabrezan, laissez parler madame, je vous prie.

Et « madame parla » de nouveau Elle dit les belles qualités de Suzanne Marty, son instruction