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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/213

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l’égalité des sexes, pour établir une justice en faveur des femmes, mais surtout pour leur fournir des armes contre leur antique tyran.

— Si je suis avocate, moi, dit Henriette Vélines dès qu’elle put placer un mot après la mercuriale féministe, je le dois à de multiples causes déterminantes, et j’emprunte un peu à chacune de vos trois théories. Celle de madame Surgères d’abord m’avait séduite par son orgueil, et il ne m’a point déplu, à dix-huit ans, en choisissant un métier d’homme, d’attester la supériorité de mon jeune cerveau ; plus tard, l’idéal de mademoiselle Angély m’a prise, à son tour, et j’ai rêvé de me dépenser pour l’enfance coupable Puis, peu à peu l’exercice du métier a fait de moi une vraie professionnelle, et il m’est très agréable, à présent, de recevoir ce par quoi le client veut bien m’exprimer sa reconnaissance.

Elle était si tranquille, si pondérée, en exprimant là un sentiment vrai et général, que sa confession ne frappa personne Isabelle Géronce l’interrompit en déclarant que l’avocate ne devait être avocate que pour défendre la femme contre l’homme.

— Ah ! s’écria en riant madame Martinal, quand un homme m’apporte une cause avantageuse, je trouverais bien fou de ne pas l’accepter. Je ne vous suis pas dans votre guerre, chères amies.

Puis se ravisant :