Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/225

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plaisir à les montrer à la grand’mère. On l’y voyait en avocate, tantôt à la première du tribunal, un doigt en l’air, à la barre, ou bien penchée sur son dossier, tantôt de face, avec la toque, dans la pose où elle s’était fait photographier lots de sa prestation de serment Madame Mansart, aux yeux presbytes, éloignait la page pour mieux voir. Elle ne disait rien. André enlaçait tendrement Henriette, en expliquant :

— Peut-être n’avez-vous pas imaginé, grand’mère, tout le succès de cette petite femme-là. Savez-vous qu’à Paris on ne parle que d’elle ? Sa plaidoirie a eu un véritable retentissement.

Madame Mansart dressait son face-à-main, lorgnant les portraits :

— Oui, tu me l’as écrit, fit-elle simplement. Puis, quand elle eut replié les journaux :

— Je pense que, dans son état, elle a cessé de plaider ?

— Ah ! oui, par exemple ! s’écria la jeune femme ; la santé de mon bébé avant tout !… Même, dans l’affaire Marty, André me remplacera en appel.

On passait dans la salle à manger, quand madame Mansart, s’adressant à son petit-fils, lui demanda :

— Et toi, où en es-tu ?

— J’ai plusieurs choses en train, répondit le jeune homme.

La salle à manger occupait, dans le quadrilatère dessiné par l’appartement, le côté opposé à la