Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

galerie des estampes. Elle était lambrissée en blanc, et tendue, de la cimaise à la corniche, d’une toile claire à larges fleurs. Il avait un peu neigé le matin : dans la cour, le platane se découpait en fines ramures blanches ; quand les moineaux venaient s’y poser, une poudre s’envolait coquettement sous leurs pattes. Le soleil entra par les fenêtres sans rideaux : des vases d’étain et de cuivre rouge s’illuminèrent sur un meuble anglais. André murmura :

— N’est-ce pas qu’on est bien chez nous, grand’mère ?

Il riait de contentement, de bonheur serein : sa lèvre rasée laissait voir de belles dents. Fier de sa santé robuste, il se remémorait maintenant, en regardant les deux femmes, l’époque de sa maladie, leur tendresse, les soins d’Henriette. Elle et lui se contemplaient sans cesse avec des ententes amoureuses intraduisibles. Ce petit ménage baignait dans la béatitude Madame Mansart reprit :

— Et cet escroc que tu devais défendre ?… le fondé de pouvoirs de la grande banque, tu sais… qu’est-il devenu ?

Vélines la rassura : cette affaire allait venir à la onzième chambre dès le commencement de février. Oh ! ce serait un procès considérable. Des membres de la presse financière étaient compromis. Quant à l’inculpé lui-même, c’était un personnage si intéressant ! Un maître en procé-