Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/227

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dure, capable de rouler tous les avoués, tous les avocats et tous les juges du Palais.

— À ce point ajoutait le jeune homme que, si par miracle il était acquitté après son colossal brigandage, il mériterait d’être nommé professeur à l’École de droit…

— Et vous savez, continua Henriette, André plaide l’innocence la plus complète, la bonne foi absolue.

Madame Mansart décréta :

— Vous avez des relations dans la presse : André m’a cité plusieurs noms d’amis journalistes. Vous devriez, ma fille, les inviter à dîner avant ces débats où votre mari va certainement se faire remarquer.

— Ma foi, grand-mère, dit Henriette gaiement, nous ne soignons pas tant que cela notre publicité. André a bien assez de talent pour se passer de réclame.

Mais André regardait la vieille dame avec émotion. Comme elle l’aimait ! comme elle restait fière de lui !… Et il lui dit :

— Vous voulez donc absolument me voir célèbre.

— Mais tu l’es déjà ! répliqua vivement Henriette.

Et tous deux se souriaient en s’admirant.

Le déjeuner fini, Vélines dut filer au Palais, où il était convoqué par le juge d’instruction : Abel Lacroix, le fondé de pouvoirs de la Banque Conti-