Aller au contenu

Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nentale, extrait de la Santé le matin, devait subir ce jour-là un interrogatoire. Il restait à élucider la question d’un faux qui, s’il lui eut été définitivement imputé, l’envoyait droit aux assises.

Ces deux dames décidèrent de sortir pour la layette. La grand’mère apportait de Rouen de vieilles dentelles ; Henriette, ravie, prétendait en tirer un merveilleux parti. On se dirigea vers le boulevard de Sébastopol. Dans le fiacre, la jeune femme ouvrit encore le carton des valenciennes : elle ne se lassait pas de les enrouler autour de son doigt.

— Que ce sera joli ! que ce sera joli !

Le bébé ne devait naître que vers mai ou juin : c’était un peu tôt s’occuper du trousseau, maison pouvait toujours commander les choses fines, longues à exécuter, tout au moins examiner les modèles, choisir.

— Et puis j’ai si peu de temps ! expliquait-elle à madame Mansart.

— Chère petite, disait la grand’-mère, attendrie, comme j’aime à vous trouver si simple, si femme toujours, vous plaisant à tout ce qui enchante les autres jeunes mères !

Dans le grand magasin de blanc, toutes deux s’assirent devant un déballage nuageux de mousseline, de nansouk, de batiste, de linon. Les doigts légers des vendeuses serraient de petites coulisses, dénouaient les faveurs des cartons ; leurs mains s’habillaient de chemises minuscules.