Aller au contenu

Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/238

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

s’écrasât à la porte de l’audience, le jour où il ferait acquitter ce coquin.

Attisée par l’orgueilleuse aïeule une flambée de sa foncière ambition brilla dans les yeux du jeune homme. Il posa la main sur l’énorme dossier de la Banque Continentale, qui couvrait sa table de travail.

— Oh ! dit-il seulement, je suis sûr de moi, et je ne serais pas fâché qu’il y eut une belle salle.

Maintenant que la chose était faite, et sans qu’il y fut pour rien, il était content de cette publicité. Henriette, sans aimer beaucoup le procédé, ne boudait pas non plus à ces louanges publiques décernées à son mari. En somme, tous se trouvaient satisfaits, et, dans un accès de bonne humeur, Vélines pria sa grand’mère de venir l’écouter, le lendemain, à la cour, où il plaidait une petite affaire dépourvue d’intérêt.

Au fond, les soins de madame Mansart pour sa célébrité lui donnaient à penser qu’on le crovait en panne dans la carrière. Dieu merci, ce n’était pas vrai. La veille, à la salle des Pas-Perdus, M. le bâtonnier Blondel l’avait pris familièrement par le bras en l’appelant son cher ami. Les stagiaires, eux, commençaient à l’aborder révérencieusement. Le bruit s’était répandu qu’il se portait à la députation, et il en résultait un certain respect pour sa personne, en raison des liens mystérieux et classiques qui rattachent l’un