Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/239

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à l’autre le Palais de Justice et le Palais-Bourbon. L’affaire Abel Lacroix l’avait définitivement côté parmi ses confrères ; mille symptômes l’en avertissaient : il ne lui déplaisait pas de les faire ressortir devant sa grand’mère…

Le lendemain, à l’heure dite, tous deux sortirent, laissant à la maison la jeune femme, qui répugnait à retourner au Palais, où l’assaillaient les questions importunes depuis qu’elle ne plaidait plus.

Place Dauphine, à l’instant où ils touchaient à l’escalier du perron monumental, une belle personne voilée les dépassa, le chapeau extravagant, le corps sculptural sous une redingote de velours trop voyante. Une odeur de poudre de riz se répandit. Vélines, d’un geste empressé, se découvrit en souriant. La vieille dame, offusquée, s’arrêta net, au moment de poser le pied sur la première marche, et, toisant André, elle dit, de son parler vif.

— Quoi ! en ma compagnie, tu salues cette cocotte ?

Le jeune homme s’égaya, et, tranquillement :

— Vous vous trompez, grand’mère : cette charmante femme est ma confrère, celle-là même dont vous admirâtes, un jour, la prestance aux assises, Isabelle Géronce.

— Ah ! fit madame Mansart, et toutes les avocates s’habillent-elles aujourd’hui avec ce goût ?