Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/241

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d’abandonner, pour cette place sans défense, la conquête de sa tour d’ivoire ?… Oh ! le vilain garçon !… Et que devient la pauvre petite ?

— Longtemps elle a fermé les yeux, croyant toujours au leurre des fiançailles, puisque Servais ne la détrompait pas. Puis, quand la liaison des deux autres est devenue trop évidente, discrètement, sans une scène, sans même une lettre, disent certains, avec beaucoup de grandeur dans sa peine et son silence, elle s’est retirée… On raconte qu’elle va quitter Paris…

Une robe violette glissait près d’eux, s’arrêta. C’était mademoiselle Angély qui s’écria en pleine galerie Duc :

— Ah ! bonjour, mon cher Vélines ; comment va notre petite Henriette ?

Il fallut présenter l’une à l’autre les deux femmes. La vieille avocate, lorsqu’on lui eut nommé la grand’mère, ne tarissait plus sur le compte d’Henriette. Cette affaire Marty, quel triomphe ! quelle révélation pour tout le monde judiciaire ! Ces messieurs eux-mêmes en venaient à s’incliner devant le talent merveilleux de cette petite Vélines… Et mademoiselle Angély ajouta ;

— Ah ! madame, vous devez être fière de votre belle-fille !

Elle finit par se dire à la recherche du bâtonnier Fabrezan, qu’il lui fallait voir d’urgence. Quand elle eut tourné les talons, madame Mansart demanda seulement :