Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/244

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arrives au maximum du talent. Tu as été très beau, tout à l’heure, très beau !

Il s’épanouit. Tous deux arrivaient à la salle des Pas-Perdus, dont le grand bruit de marée les frappa aux oreilles quand ils entrèrent. C’était toujours cette même procession de l’Ordre, que madame Mansart avait contemplée quatorze mois auparavant. C’était le piétinement sur le blanc dallage, où des arabesques noires semblent inscrire comme le plan mystérieux d’une architecture inconnue. C’était le papillotage des rabats légers, la houle des toques sous la double voûte aux dessins grecs. Vélines s’écria, dans un éclat de son orgueil contenu :

— Ah ! percer au milieu de cette foule ! dresser la tête au-dessus de ce niveau de médiocrités !

Et il pensait à l’affaire Lacroix qui, pendant une série d’audiences fort animées, le mettrait en évidence à propos d’une des plus curieuses escroqueries de l’époque…

— Madame Mansart, je vous présente mes hommages.

Ils se retournèrent, à cette appellation de Fabrezan-Castagnac qui, lors du mariage, s’était pris d’amitié pour la « dame de Rouen ». si originale et si franche !… Ce fut entre les deux vieux, aussi pétulants l’un que l’autre, des fusées spirituelles de galanterie et d’amabilité.

— Seulement, madame, finit par ajouter le bâtonnier en faisant de grands gestes, vous venez