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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/245

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trop tard : c’était il y a deux mois que vous auriez du être ici, quand votre petite-fille s’est couverte de gloire, juste avant de s’enfermer dans ce long silence, prélude de sa maternité… Ah ! sacré Vélines ! devez-vous être fier de cette petite femme !… En vérité, madame, et toute flatterie à part, cette enfant là est quelqu’un, et je me suis relevé presque étourdi des coups qu’elle m’a portés.

— Oh ! monsieur le bâtonnier, vous exagérez, fît la grand’mère.

Vélines riait sans mot dire. À la fin, il s’enquit près de Fabrezan si mademoiselle Angély l’avait pu joindre tout à l’heure, ce dont elle semblait si désireuse. Et, aussitôt le bâtonnier, se rappelant qu’elle l’attendait à son cabinet, se frappa le front :

— Ah ! Dieu ! Dieu ! je l’avais oubliée !

Et il s’en fut, de sa démarche lourde et majestueuse d’homme à qui trente ans de succès ont fait une royauté spirituelle…

Durant quelque minutes, Vélines et sa grand’mère ne se parlèrent pas, pris l’un devant l’autre d’une gêne qu’ils ne voulaient pas confesser. Ils se laissèrent emporter dans la régularité du piétinement général. André dit finalement :

— Je voudrais voir Blondel, l’ancien bâtonnier : il plaide pour la partie civile dans mon procès de la semaine prochaine ; j’ai besoin qu’il me communique une pièce, et il me faut prendre un rendez-vous.