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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/247

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la galerie des Prisonniers, près de la galerie Duc, le bicorne d’un vieux garde du Palais qui vivait assis là, observateur et serein. Respectueusement, il aborda André :

— Pardon, monsieur Vélines, c’est rapport à madame… Je voudrais bien avoir des nouvelles de sa santé. On s’intéresse toujours à une personne si peu fière et qui ne manque jamais de vous souhaiter le bonjour au passage. Depuis une éternité, on ne la voit plus… Et puis, ce n’est pas tout ça, mais il y a tous les jours beaucoup de gens qui viennent me demander dans quelle chambre ils pourraient aller pour entendre la petite dame avocate dont on parle tant ; moi je ne sais trop que dire.

Dans le visage rasé de Vélines, un imperceptible tressaillement passa, il murmura :

— Répondez qu’elle ne plaidera plus avant longtemps : elle est souffrante.

Madame Mansart et André rentrèrent à la maison sans desserrer les lèvres.

Mademoiselle Angély attendait le bâtonnier depuis une demi-heure, quand il arriva enfin dans son cabinet exigu du secrétariat, où sa large robe s’engouffra en coup de vent.

— Ah ! ma pauvre amie, que d’excuses je vous dois !