Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/315

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courageuse Martinal, l’effondrement définitif de tout amour-propre, la résolution de s’en tenir à un emploi inférieur, la résignation d’une créature de valeur à disparaître sous le nom d’une autre. Elle ne songeait plus à la plaindre.

À la vérité, forte de l’instrument qu’était entre ses mains la profession, madame Martinal faisait bon marché de sa vanité, n’envisageant que son œuvre : la protection de ses petits. Elle usait de son titre comme elle pouvait, le réduisant à n’être plus, dans le renoncement à tout orgueil, qu’un bon gagne-pain obscur de veuve chargée d’enfants.

Et elle rentra chez elle, ce soir-là, radieuse, rêvant de ce voyage à la mer qu’elle ferait faire en août à ses trois chéris, ni plus ni moins que si le père était encore là.