Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/336

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jeunesse se répandit en bourdonnant par les couloirs sonores et vides. On discutait le talent de l’ancien, on se livrait au jeu des conjectures sur le nom du prochain bâtonnier : ce serait Lecellier, vraisemblablement. Tout en causant, les stagiaires arrivaient au vestiaire, où ils déposaient leur robe. Et tous se heurtaient en entrant à un monsieur décoré, fort poli, qui se faisait rabrouer vertement par la préposée pour s’obstiner à attendre en ce lieu maître Lecellier, son avocat. Il était triste et comme intimidé, avec quelque chose de négligé dans son vêtement qui lui donnait l’air d’un veuf. Ce n’était pas un veuf, cependant : c’était monsieur Mauvert. Il avait naguère épousé par amour une belle femme inconstance, il la pleurait toujours, malgré le persiflage parisien dont elle l’avait rendu l’objet, et il élevait du mieux qu’il pouvait ses quatre petites filles dont la dernière venait d’être sevrée…

Les Vélines devaient passer les vacances en Normandie. Henriette s’affairait aux préparatifs de départ, dirigeait les trois domestiques, se chargeait des courses ; André retournait seul au Palais. Le dernier jour, dans la Salle des Pas-Perdus, il vit ensemble le neveu de Chaix d’Est-Ange, Thaddée-Mira et Lamblin. Cette association lui parut étrange : il s’approcha. On parlait de Sylvère et de sa maîtresse : il demanda ce qu’il y avait.

— Il y a, s’écrièrent ces messieurs, il y a que