Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/337

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le divorce viendra, dit-on, dès le mois d’octobre devant la première chambre.

— Qui défend la femme ?

— Mais vous ne savez donc rien, mon cher ? — fit Thaddée-Mira, sans pouvoir dissimuler une persistante mélancolie. — Ce pauvre Sylvère se ruine en l’honneur de la dame ! Il sera forcé de tomber dans la peinture médiocre, dans le bas talent, pour satisfaire les goûts princiers de cette belle personne. Il lui a donné le choix entre une aigrette en diamants et le bâtonnier comme défenseur : bien entendu, elle a choisi le plus cher… et il lui paye Fabrezan !

Vélines fut terriblement affecté. Il pensait que sans le voisinage préjudiciable d’Henriette, dont l’astre avait éclipsé le sien, il aurait eu cette affaire. D’ailleurs, sa femme n’avait-elle pas été cause de ce marasme passager où il avait oublié momentanément tous ses intérêts ? Il éprouvait une sorte de rage puérile et secrète, et, après ie dîner, où il n’avait pas desserré les lèvres, il s’enferma dans son cabinet, mais fut incapable d’y travailler. À dix heures, il mit de l’ordre dans ses papiers et gagna sa chambre. Il commençait à se dévêtir avec les gestes brusques d’un homme hors de lui-même, quand la porte s’ouvrit doucement : il se retourna et vit Henriette.