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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/34

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elle, devait se rendre à quatre heures au petit parquet, pour une instruction. Madame Mansart, de son œil perçant, observait cette similitude étrange.

— Mademoiselle Marcadieu, dit Vélines, voulez-vous me permettre de vous présenter à ma grand’mère, venue pour visiter le Palais…

La fine Henriette ne s’y trompa guère : c’était elle qu’on venait voir et non le Palais de Justice. Elle se savait aimée d’André ; elle savait que ce fier prétendant très épris, agirait néanmoins dans l’occurrence avec une correction bourgeoise, que les parents interviendraient, que son roman de femme nouvelle emprunterait un peu de solennité traditionnelle. Elle eût préféré plus de fantaisie, quelque chose comme la liberté très pure dans laquelle Maurice Servais et Louise Pernette s’aimaient, en même temps avec mystère et avec ostentation. Mais André lui plaisait. Elle serait orgueilleuse d’un tel mari, si passionné dans sa retenue, si estimé de ses confrères, si prisé du public pour son beau talent de parole. Et, par coquetterie envers la vieille dame qu’elle voulait conquérir, elle se fit gracieuse et réservée, réclamant par mille gentillesses le pardon de cette rigide provinciale pour la robe si inquiétante qu’elle portait. Séduite, madame Mansart la scrutait avidement ; puis, définitivement gagnée :

— Mademoiselle, je vais vous l’avouer avec ma