Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/365

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mon affection. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle son avocat « son défenseur » !

À ce moment. Vélines se leva ; il était blême. Il considérait alternativement Henriette et madame Marty, puis il demanda :

— Voyons… ma chère, il faudrait nous entendre… Lequel de nous deux madame Marty charge-t-elle de ses intérêts ?

— Mais… moi, j’imagine ! dit l’avocate, sans nulle arrière-pensée.

Madame Marty rougit beaucoup. Elle se souvenait des visites multiples que lui avaient faites Vélines, et de la tâche qu’il avait obstinément poursuivie : l’invention d’un nouveau motif de plaider. Il l’avait questionnée, des heures entières, il avait ressuscité jusqu’à son procès de divorce pour y trouver des éléments de discussion ; il avait patiemment reconstitué un dossier où il pourrait puiser, le cas échéant. Cependant, aujourd’hui, c’était bien à madame Vélines qu’elle entendait confier sa défense, quoique ce fût encore le mari qui, tout à l’heure, en avait suggéré tout le plan.

— La première fois qu’après la mort de maître Bertigny j’ai dû choisir un avocat, dit-elle, j’ai voulu que ce fut une femme, et, entre toutes, mademoiselle Marcadieu. Depuis lors, chers amis, je n’ai pas eu de raison pour changer d’avis. La grossesse d’Henriette l’a empêchée de plaider devant la cour ; mais, maintenant qu’il n’existe