Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/366

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plus d’obstacle, c’est sur elle que je compte, je ne dis point de par mon affection et ma confiance, car ma confiance et mon affection, vous vous les partagez tous les doux également, je dis : par

opinion et par principe. Nous me comprenez, maître Vélines ?

— Je vous comprends absolument, chère madame, répondit André qui, subitement, sans qu’une libre de sa face bougeât, s’était reconquis.

Et lorsque Henriette entraîna madame Marty dans son cabinet, pour prendre aussitôt quelques notes et dates, sous la dictée de sa cliente, celle-ci tendit, en souriant cordialement, sa main nue que Vélines baisa, comme d’habitude, avec cette aisance des jeunes hommes qu’une femme a élevés…

Il resta seul dans le petit salon aux draperies claires.

Un silence complet planait sur la Cité. La place Dauphine était si archaïque, avec ses réverbères clignotants, son pavé irrégulier et désert, son dessin fantaisiste aux lignes obliques et inégales, qu’on n’eût pas été surpris d’y voir passer, à cette heure, les soldats du guet… Vélines souleva le rideau de la fenêtre, et vint machinalement regarder dans le noir. Sa paume brûlante s’appuyait à la vitre froide. Des frémissements l’agitaient. À droite, il devina peu à peu le coin de la corniche du Palais, des entablements en retour sur le quai de l’Horloge Alors il se rap-