Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/37

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de vaines formalités officielles, mais que ces paroles un peu vagues constituaient, en cette minute, les véritables engagements entre elle et Vélines. Ils se regardèrent en souriant encore, mais cette fois Henriette sentit la douceur délicieuse d’une révélation.

— Plaidez-vous ? interrogea André.

— Non. Je vais à quatre heures au petit parquet pour l’instruction de mon affaire un vol dans les grands magasins. Mais, en attendant, je voudrais faire un tour à la première chambre pour entendre Blondel dans ce divorce éminemment parisien.

Insensiblement la salle des Pas-Perdus se dépeuplait. Au contraire, un mouvement de manches flottantes de robes allègres emplissait l’escalier blanc qui montait directement à la galerie carrée où se trouvaient, avec le greffe, la troisième et la quatrième du tribunal. Les deux portes capitonnées de la première chambre battaient sans cesse, et un flot de curieux s’y engouffraient pour aller assister aux débats de ce divorce, écho d’un scandale récent. Les avocats se quittaient, les groupes se désagrégeaient, les audiences reprenaient, à la cour, dans les chambres plus lointaines du tribunal correctionnel. Le Palais, avec ses activités multiples et intenses, aspirait ses cohortes : c’était le jeu régulier d’une puissante et formidable machine.

Henriette Marcadieu prit congé de la vieille