Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/39

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leur profession serait un lien de plus entre leurs intelligences si aptes à se comprendre.

— Ah ! chère grand’mère, murmura-t-il en serrant contre lui le bras de la vieille dame, merci !

Madame Mansart, qui dissimulait toujours ses émotions, répondit un peu sèchement :

— Ne me remercie pas. Elle m’a plu. C’est la femme qu’il te faut. Elle est capable d’apprécier ta valeur mieux qu’une petite pécore vaine et ignorante. Elle sera véritablement pour toi l’amie, l’associée, dans toute l’acception du terme, et elle t’adorera. Tu pourras lui confier mille petites besognes dont un homme arrivé aime à se décharger.

— Oui, reprit Vélines pensivement, elle m’aidera.

Ses yeux rêvaient. Que son grand appartement de la place Dauphine se métamorphoserait quand cette compagne studieuse et spirituelle, y serait venue Que de collaborations agréables, que de délassements élevés, que de causeries ! Elles rouleraient sur ces points de droit subtils qui les passionnaient, sur des arrêts, des jugements sujets à discussion. Car ce jeune homme sain et ardent passait sereinement dans la vie sans y voir autre chose que l’universel fonctionnement de la Justice et du Droit. Alors qu’une femme du monde se serait refusée avec terreur à ces conversations inintelligibles et comme barbares pour elle, Hen-