Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/397

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

faiblesse de céder. Ensuite, nous avons recommencé quotidiennement. Lui trouvait cela romanesque, périlleux, enchanteur.

— Oui… réfléchit tout haut l’avocate, dont la pensée vigoureuse élargissait la question, le pauvre enfant s’élève comme il peut, dans des conditions déplorables, presque malsaines pour sa formation morale… Écoutez, chère amie, suivez mon conseil, renonçons à retourner devant le tribunal.

Par un effort où se révélait toute sa lassitude, la divorcée se redressa :

— Je ferai ce que vous me direz ; je n’ai plus de volonté, plus d’énergie, je suis à bout…

— Monsieur Alembert est prêt, paraît-il, aux plus larges concessions en votre faveur. Peut-être y aurait-il lieu de prendre des arrangements concernant votre fils, et ne vaudrait-il pas mieux, alors, les déterminer à l’amiable, que de traîner encore votre misère devant des juges ? Allez, votre mari conçoit trop bien ce que vous endurez. Au fond, votre peine lui fait mal, car il n’a jamais cessé de vous porter une affection qu’il ne cache pas. Depuis plus de trois ans vous vivez séparés : le temps a usé l’acuité de certains sentiments ; vous pourriez désormais vous revoir sans émotions violentes, comme des parents lo}raux qui s’oublient pour leur enfant. Fabrezan m’a confié ce que son client désire. Ce serait que nous lui ramenions Marcel nous-