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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/41

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services de l’avocat. Qui fallait-il lui recommander ? Madame Martinal, si intéressante et si digne avec ses trois petits garçons, seule à rapporter au nid la pâture ; ou la gentille Louise Pernette, si tendre, si amoureuse, si désireuse d’acheter par son travail et son succès le droit au bonheur ?… Et mademoiselle Angély connut là, toute une minute, un cas de conscience difficile. Le poétique amour de Louise, l’amour maternel de madame Martinal la touchaient également. Indiquer madame Martinal à la plaideuse, c’était pécher contre la délicieuse idylle de l’autre. Et pourtant, c’était le droit à la vie qu’achetait, par son épuisant labeur, la vaillante veuve.

Mademoiselle Angély toussa plusieurs fois, et, en fin de compte, le romanesque entraînant son cœur de vieille fille :

— Croyez-moi, madame, confiez votre affaire à l’une de nos jeunes stagiaires, mademoiselle Pernette j’ai la plus grande estime pour son jugement et sa science précoce du droit ; puis elle a l’esprit original, capable d’emporter à lui seul la victoire dans un cas difficile. Tenez, suivez-moi aux assises, je vais vous la présenter.

À la première chambre, les plaidoiries s’achevaient dans un profond silence. Cette grise après-midi de novembre ne donnait, par les hautes