Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/418

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d’être vue auprès de son mari, et par le plus nombreux publie, afin de faire tomber d’eux-mêmes les bruits qui pourraient persister à courir. Mais lui, qui entendait bien s’écarter le plus possible de cette rivale encombrante, et tenter vers la gloire l’élan suprême en toute liberté, se récusa : « Non, non, pas aujourd’hui !… Il était trop content de se sentir chez lui : qu’on ne lui parlât pas du Palais ! »

Henriette rougit. Elle partit sans rien dire.

— Je vous rejoindrai plus tard, lui avait expliqué madame Martinal ; j’ai à prendre une copie d’acte, et puis je veux passer chez moi : j’ai promis à mon petit chéri de courir l’embrasser avant ce soir.

Mais, dès le départ d’Henriette, elle alla droit au cabinet de Vélines, qui flânait, en fumant, à sa table de travail, et, sans pouvoir se taire plus longtemps, elle éclata :

— Mon cher, vous savez que je vous aime bien : il faut que je vous aime beaucoup pour vous parler comme je vais le faire. Eh bien, Vélines ! vous êtes odieux !

Il la regardait, ébahi :

— Je vous ai chagrinée, moi ?

— Eh ! c’est bien pire !… Vous avez la chance de posséder la plus délicieuse femme de Paris, la plus spirituelle, la plus gracieuse, la meilleure, et vous jouez votre bonheur au jeu le plus périlleux, en vous riant des risques, comme